Le chef du Sin Fein, ex-branche politique de l’IRA, s’est rendu mercredi soir à la police dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jean McConville. Cette protestante, mère de dix enfants, avait été enlevé puis assassinée en 1972 par un commando de l’IRA. Elle était accusée à tort d‘être une espionne au service de Londres. Gerry Adams s’est exprimé juste avant son audition. “Je suis volontairement allé parler à la police nord-irlandaise car il y a eu une longue campagne malveillante contre moi. Je vais dire à la police que je suis totalement innocent, de toute participation dans l’enlèvement et le meurtre de Jean McConville. Vous savez je me suis proposé de les rencontrer, j’ai dit que j‘étais prêt à les rencontrer. Mais je m’interroge sur le moment de cette arrestation en plein milieu d’une élection. En tous cas, j’ai essayé de travailler à construire la paix”, a t-il dit.
L’affaire McConville, l’une des plus emblématique du conflit nord-irlandais, a refait surface après que la police a gagné en justice le droit d’accéder aux enregistrements de chercheurs américains de l’Université de Boston, qui ont interviewé d’anciens combattants, des paramilitaires catholiques républicains. Dans l’un de ces entretiens, Dolours Price, condamnée à 7 ans de prison pour un attentat de l’IRA de 1973 contre le tribunal londonien d’Old Bailey, désigne Gerry Adams comme celui qui a ordonné le meurtre de Jean McConville.
Par ailleurs, un des fils de la victime, âgé de 11 ans à l‘époque des faits, a accordé un témoignage poignant ce jeudi. Il a dit taire l’identité des meurtriers, encore terrifié par les menaces de mort proférées contre lui-même et sa famille.