ROSTOV-SUR-LE-DON - Pour l'ancien président ukrainien, l'annexion de la Crimée par la Russie est une tragédie. Lors d'une interview mercredi à Rostov-sur-le-Don, en Russie, où il s'est exilé, il a commenté les événements qui l'ont mené à sa chute, et ceux qui ont suivi.
« Il faut essayer d'entendre et de comprendre les gens. La douleur et la tragédie qui a eu lieu en Crimée est un exemple frappant. Il est très difficile d'obtenir une réconciliation. Ceci est un exemple très parlant : la population d'une énorme région a organisé un référendum alors que les sentiments étaient à la contestation, et cela a mené à la séparation de l'Ukraine. Personnellement, je ne suis pas d'accord avec ça. Si j'avais été au pouvoir à ce moment-là, j'aurais essayé d'empêcher ça.
Viktor Ianoukovitch a aussi décliné toute responsabilité dans les violences qui ont entaché les manifestations de février. Des dizaines de personnes avaient trouvé la mort sur la place de l'Indépendance, la plupart tués par balles.
« Personnellement, je n'ai jamais donné l'ordre de tirer. Et pour autant que je le sache, les armes n'ont jamais été données à ces troupes spéciales, qui ont participé à la défense des bâtiments et des organes de l’État. Ils ont juste suivi les ordres. Le principe que j'ai toujours suivi est qu'aucune autorité, aucun pouvoir ne vaut une goutte de sang ».
Viktor Ianoukovitch a par ailleurs qualifié de « farce » sa destitution et la prise du pouvoir par l'opposition.