Voilà déjà une bonne dizaine d’années qu’Eric Toulis s’est affranchi de son passé « d’Escrocs » - pas de panique, c’était un groupe ! -, et si son public a bien voulu l’absoudre, ce n’est peut être pas tout à fait par hasard.
C’est qu’en bon saltimbanque, Eric Toulis s’y connaît pour emballer son monde. Il cultive une apparente facilité à passer de la guitare à la trompette, contorsionne sa voix dans ses talents innés d’imitateur et se balade comme un funambule sur le fil de ses chansons. C’est qu’à la base se trouve un vrai musicien, et l’affaire aurait pu en rester là si Eric Toulis n’avait pas les mêmes dispositions pour l’écriture et la composition ; une aisance qui n’en finit pas de séduire son ami de toujours, et désormais producteur, Bénabar (en 1ère partie, comme ça que je l’ai découvert.).
Pas médiatisé, donc je ne grimperai pas aux rideaux si vous ne connaissez pas ; pourtant déjà 4 albums : soyons classe, soyons bref, centrale vapeur, les choux de Bruxelles. Alors évidemment, il se fiche de nous et de nos travers mais avec talent ; il est drôle, et il joue bien de la guitare, notamment, contrairement à moi.
Un petit problème d’identification sur cette chanson là, vous comprendrez.
Il a un site avec ses tournées et pour les guitaristes, une grille d’accord de ses chansons ; c’est l’histoire d’un mec sympa.
A quoi bon marcher dans les rues
Faire la causette à d´autres gens
Rencontrer des tas d´inconnus
Ou lire des livres intelligents?
A quoi bon claquer des fortunes
A voir des beaux films au cinoche?
Dans moins d´un an, pour pas une thune
T´auras les mêmes à la téloche
Y en a qui font l´ tour d´ la planète
Qui s´en vont voir du pays
Nous, on voyage à coups d´ zapette
On a l´ bout du monde au bout du lit
Y en a qui sont de fins baiseurs
Des qui s´ régalent le prépuce
Nous, l´ samedi soir, sans décodeur
On a l´ porno sur Canal Plus
Car c´est nous, les lobotomisés
Barjos de la télé
Accros d´ la lucarne à blaireaux
Qui ratatine le cerveau
Elle nous dévore les cellules
Nous décervelle et nous enc...
Elle nous vend de la merde à gogo
C´est la lucarne à blaireaux
Y en a, pour savoir les nouvelles,
Y vont s´acheter des "journals"
Alors qu´y a Roger Gicquel
Le PPD et Claire Chazal
Qui nous font voir de belles images
Et, tous les soirs, nous bourrent le mou
En nous montrant de beaux carnages
Qui se passent loin de chez nous
Et pis, grâce à Doro-TF1
Qui leur matraque l´encéphale
Plus besoin d´emmener les gamins
Jouer au jardin municipal
Génération télécommande
Repus de pub et de McDo
Ces petits cons en redemandent
C´est la relève des blaireaux
Les futurs lobotomisés
Barjos de la télé
Accros d´ la lucarne à blaireaux
Qui ratatine le cerveau
Elle leur dévore les cellules
Les décervelle et les enc...
Elle leur vend de la merde à gogo
C´est la lucarne à blaireaux
C´est pareil sur toutes les chaînes
La grande foire aux m´as-tu vu
Du vulgaire et de l´obscène
De la lessive du PQ
Même plus le temps d´aller pisser
Tant ça vous racole à domicile
Il vous suffit de l´allumer
Pour devenir un imbécile
Et regarder la réclame,
La météo, le temps qu´il a fait
Et c´est comme avec toutes les cames
A force, ça fait son effet
Y a quinze téloches à la maison
Même dans les chiottes et la cuisine
Et l´été, comme y a pas d´ raison
On s´en emporte une au camping
Car c´est nous les lobotomisés
Barjos de la télé
Accros d´ la lucarne à blaireaux
Qui ratatine le cerveau
Elle nous dévore les cellules
Nous décervelle et nous enc...
Elle nous vend de la merde à gogo
C´est la lucarne à blaireaux
En tout cas, avec cette chanson
On m´y verra pas de sitôt