Distribution alimentaire et mise en place de programmes nutritionnels spécifiques

2014-03-25 7

Les situations d'urgence, catastrophes naturelles ou conflits aboutissent souvent à des pénuries alimentaires et portent atteinte à l'état nutritionnel des personnes sinistrées, en particulier lors de la phase initiale d’une crise ou lorsque l'assistance est lente à se développer.
La malnutrition est souvent le plus grave problème de santé publique et l'une des causes principales - directe ou indirecte - de la sur mortalité.
Outre la nécessité d’un apport suffisant en calories, des carences en micronutriments peuvent se développer ou être aggravées si elles sont préexistantes.
L’approvisionnement de grandes quantités de nourriture est une opération très complexe, avec des implications politiques et qui peut poser des problèmes logistique et de sécurité.
L’aide alimentaire peut être détournée ou manipulée par certains groupes ou personnes et servir à des fins de contrôle sur les populations ou individus.
La priorité est donc d’adapter les interventions aux différents contextes. Chaque crise est unique et implique une réponse spécifique.
A) Assurer une ration alimentaire adéquate
Une distribution générale est mise en œuvre quand il y a des pénuries alimentaires causant ou risquant de causer une augmentation de la malnutrition aigue et une surmortalité.
MSF peut être amenée en urgence et en l’absence d’opérateurs alimentaires, à réaliser une distribution alimentaire générale, même si elle n’a pas vocation à le faire.
Une ration alimentaire est évaluée à 2100 kilo calories par personne et par jour.
Elle peut être composée de farine, d’huile, de haricots, ou de rations de survie type BP5®.
Apporter également des compléments minéraux et vitaminés, permet de palier ou prévenir des carences en micronutriments susceptible d’entrainer des pathologies tel que le scorbut, le béribéri, la pellagre
La distribution est faite pour chaque famille, à travers le chef de famille. Les rations distribuées sont parfois complètes, parfois partielles, selon les besoins estimés et les contraintes logistiques, financières et politiques.
B) Prévenir la malnutrition dans les groupes vulnérables
Des distributions de farines enrichies ou de produit spécialisés sont destinées à des groupes vulnérables identifiés tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes et allaitantes.
En couvrant des besoins spécifiques, elles permettent de prévenir la détérioration de l’état nutritionnel.
Un produit spécialisé pour la petite enfance peut être distribué à chaque enfant, quel que soit son statut nutritionnel : il comble ses besoins en vitamines et minéraux, et une petite partie de ses besoins en kilocalories et protéines.
C) Traiter les cas de malnutrition aigüe
L’enquête nutritionnelle réalisée au cours de l’évaluation initiale permet d’estimer le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigue. En urgence le périmètre brachial et la recherche d’œdèmes sont utilisés pour la détection de ces enfants. On peut ensuite compléter par la mesure du poids-taille.
Les enfants malnutris sévères sont pris en charge dans des centres nutritionnels thérapeutiques, soit en hospitalisation comprenant une unité de soins intensifs,
Des protocoles médicaux et de réhabilitation nutritionnelle sont utilisés, comprenant des phases et des produits différents tels que le lait thérapeutique et des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi.
D) Evaluer la situation nutritionnelle
MSF évalue le fonctionnement de son programme nutritionnel thérapeutique par une analyse hebdomadaire du recueil de données : enfants présents, nombre d’abandons, de décès, gain de poids.
L’emploi d’agents de santé, responsable d’une section du camp améliore la détection des enfants malnutris, et celles des abandons ou des décès.

Lors des distributions alimentaires générales la quantité et la qualité des rations distribuées doivent être évaluées, c’est le Food Basket Monitoring.
En accord avec l’agence qui distribue, des enquêtes sont réalisées juste à la sortie des distributions de vivre.
Ces enquêtes, faites à partir d’un échantillon de 30 à 35 familles, permettent de vérifier si les quantités reçues sont adéquates et équitables entre les familles.
La ration de base doit être au minimum de 2100 kilocalories par jour et par personne, avec 20% provenant des lipides et 10% des protéines.

Connaître la dépendance de la population vis-à-vis de l’aide alimentaire s’obtient par des discussions avec les autorités traditionnelles, les personnes déplacées elle mêmes et des visites fréquentes sur le camp

Conclusion
Une distribution alimentaire générale adéquate est indispensable pour éviter une surmortalité dans les situations de crise. L’utilisation de produits spécialisés thérapeutiques permet une réhabilitation nutritionnelle rapide et efficace des enfants sévèrement malnutris

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