L’intensité de la crise de Crimée peut se mesurer à ces kilomètres de fossés creusés le long de la frontière dans l’est de l’Ukraine. Alors que la Russie se prête à des manoeuvres militaires à quelques centaines de kilomètres de là, euronews s’est rendu dans la région de Donetsk :
“Aucune troupe russe, aucun engin militaire n’ont été aperçu à la frontière. Côté ukrainien, cependant, on se dit prêts à toute éventualité. Les fossés ou tranchés ont été creusés pour empêcher l’avancée de blindés ou de troupes en provenance de Russie” témoigne notre journaliste Angelina Kariakina.
En apparence, le calme règne à la frontière. Mais les autorités de Donetsk ont fait état de groupes d’activistes pro-russes bloquant des casernes et le service des frontières à plusieurs reprises la nuit. Ce lundi, tout semble être revenu à la normale ou presque.
“Le poste-frontière de Novoazovsk a augmenté ses contrôles. Les citoyens de Russie sont plus questionnés sur le but de leurs visites en Ukraine pendant le contrôle de leurs passeports. Les véhicules sont inspectés par des équipes canines et un équipement technique spécial”, explique le garde-frontière Ihor Lyzogub.
Donetsk, fief du président déchu Viktor Ianoukovitch, est, comme la Crimée, peuplée d’une majorité de russophones. Elle fait partie du Donbass, du nom du bassin houiller qui comporte deux provinces culturellement proches de la Russie.
Euronews a rencontré Elya, vendeuse dans une boutique à la frontière, pour elle le Donbass doit rester au sein de l’Ukraine :
“Si une sorte de division naissait ici, il y aurait une guerre. Un massacre, je dirais même. Parce que les gens s’entretueraient. Pourquoi un frère devrait-il attaquer son frère ? J’aimerais que la situation reste calme et pacifique.”
A plusieurs postes-frontières, comme à Novoazovsk, l’armée a aussi placé des structures géantes en béton, des tétrapodes, pour bloquer l’avancée éventuelles des chars russes.
A une centaine de kilomètres de là, côté russe, à Rostov-sur-le-Don, Viktor Ianoukovitch a établi ses quartiers.