Agora des savoirs - Valérie Arrault

2014-02-06 74

Le kitsch, une esthétique sans règles


Qui se souvient de la critique sans appel d’Hermann Broch qui définissait l’attitude kitsch comme celle de : « celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre » ? Après avoir été ostracisé et remisé au rang de non-art, tout au long de la modernité artistique, le kitsch, à la fin du XXe siècle, se voit attribuer pour sa subversion des anciens critères une reconnaissance inédite par l’industrie culturelle et le marché de l’art contemporain. Un tel renversement des critères serait-il une question à circonscrire aux seuls domaines de l’art et de l’esthétique ? Que le kitsch suscite émotion et plaisir esthétique n’est pas chose nouvelle. Mais que le monde de l’art encense ce qu’il qualifiait de non-art autrefois, témoigne d’une volonté d’éradiquer tout critère de hiérarchie des valeurs. Si la bonne réception du kitsch peut s’examiner à l’aune d’un contexte de profonde mutation culturelle et anthropologique, la conférence l’envisagera également comme un symptôme d’une vision du monde indifférente aux règles épousant en cela la logique culturelle du postmodernisme et celle du système économique néolibéral triomphant.

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