soir bleu soir rose

2007-02-13 2

Bruno Cochet est un montreur d’éléphants. Ses éléphants ont des couettes roses et portent des escarpins sertis de fausses pierres précieuses. Dans les éclats de cette verrerie se reflète leur désenchantement. Et ça brille. Pas tombés du nid : expulsés. Crachés hors du possible car il faudrait choisir entre écrabouiller et être écrabouillé. Alors ils cherchent. Et ils chantent : « La vieillesse vous attend, vous verrez comme vous serez contents ». Désenchantés et pourtant, n’ont pas vendu leur beauté au grand capital, les comédiens, sont restés rois. Prennent heaume et hallebarde, même si désuet et inefficace. Et lassos et poignards volants. Un volcan en carton pâte crache le vrai feu de leur colère. « Je ne me révolte pas, je ne fais que mon devoir » de saltimbanque.
Pénétrer dans un théâtre, un ultime acte de résistance ? Intermittent le rire mais permanent le plaisir.
Quant à juger de son efficacité je m’en fous, j’ai vu les étoiles dans les yeux des clowns et croyez-moi : ça brille.
Florence Kermarrec