Hervé Juvin, pour Realpolitik - Le monde change, et nous devons nous rappeler que les grands événements arrivent souvent "sur des ailes de colombe", ce qui signifie que les événements qui façonnent le monde de demain sont souvent précédés de signaux imperceptibles, de glissements que très peu décèlent et qui pourtant ont d'immenses conséquences. Des observateurs sagaces s'étaient interrogés il y a deux ans quand l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis, Michaël Oren, avait publié dans la revue très institutionnelle Foreign Affairs un long plaidoyer pour un partenariat stratégique entre Israël et les États-Unis. L'ambassadeur expliquait l'historique de leurs relations, mais s'appesantissait surtout sur l'intérêt mutuel et les bénéfices partagés d'une coopération renforcée en particulier dans le domaine militaire mais également diplomatique. La tentation naturelle des observateurs français est d'attribuer cet article de Michaël Oren aux relations excellentes entre les États-Unis et Israël : quoi de plus normal que cette prise de parole, et quoi de plus normal que la continuité de liens ? D'autres, peut-être plus malicieux ou plus malintentionnés, se sont interrogés sur la nécessité d'un tel article, et certains ont même dit : "s'il faut affirmer aussi haut et aussi clair la nécessité d'un tel partenariat stratégique, c'est peut-être bien qu'il ne va plus autant de soit". De nouveaux éléments sont venus renforcer cette thèse lors des récentes prises de contact entre les États-Unis et l'Iran.