Madame la Ministre,
Comme vous, je pense que l’égalité femmes–hommes implique nécessairement de construire une culture de l’égalité des sexes et, par conséquent, de s’attaquer aux stéréotypes dès le plus jeune âge.
Cela ne peut être dissocié d’une approche genrée. Car c’est la construction sociale de notre identité qui est au fondement des stéréotypes. L’origine des inégalités femmes/hommes ne réside pas dans la nature ou dans nos différences biologiques.
Non, ces inégalités sont historiquement construites et socialement reproduites. C’est la douceur féminine face à la dureté masculine, les poupées pour les petites filles mais les jeux d’épée pour les petits garçons, ou encore les formations littéraires pour les femmes et les carrières scientifiques pour les hommes…
Et ce sont ces stéréotypes genrés, c’est-à-dire les comportements attendus en fonction de notre sexe biologique, qui sont à l’origine de nombre d’inégalités au détriment des femmes… quand ils ne servent pas de fausses justifications à des comportements plus graves.
Comme vous, Madame la Ministre, je pense que l’éducation est la première arme au service de l’égalité. Lors des débats sur la Refondation de l’école, j’ai d’ailleurs défendu des amendements pour que des formations à l’égalité soient dispensées dans les nouvelles ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation). Et, je suis contente de voir que cela se concrétise.
Mais j’ai aussi indiqué combien la lutte contre les stéréotypes de genre est fondamentale car il s’agit de dépasser le discours d’égalité biologique et, justement, de donner aux enfants les moyens d’avoir un esprit critique permettant de déconstruire ces stéréotypes.
Compte tenu de ces éléments, pourriez-vous m’indiquer, Madame la Ministre, pourquoi la culture de l’égalité de genre n’apparaît pas en tant que tel comme une priorité ?