Mediapeps a reçu ENNESSYS: colonnes d’algues vertes à l’honneur.

2013-09-18 67

Dans le cadre de l’atelier de travail sur la ville organisé par l’AJE et Mediapeps, mardi 10 Septembre 2013, nous avons reçu le Président d’Ennessys Pierre Tauzinat. La start up Ennessys est basée à Nanterre. Elle travaille sur les technologies urbanistiques de demain. Elle s’est lancée dans une très belle expérience devenue désormais réalité qui fait son chemin. Avec plusieurs ingénieurs et techniciens, elle a mis au point un système qui risque fort de révolutionner l’habitat dit « positif » en équipant les bâtiments d’un système énergétique peu commun : la production d’énergie est assurée par la culture du phytoplancton. Les eaux usées du bâtiment (eau des toilettes, jus des poubelles) viennent alimenter une culture d’algues (engrais +CO2), sur le toit des immeubles ou en sous sol . Exposées à la lumière, les algues se développent. En 48 heures, arrivées à maturité , on récupère cette biomasse qui devient énergie et l’eau revient à son point de départ nettoyée. Avec ce système Pierre Tauzinat assure qu’il peut , par ses photo bio réacteurs intégrés aux façades des bâtiments , réduire d’au moins 80% le facture d’électricité du bâtiment (primaire/ hors occupant) et de 80% également la facture d’eau. Le système est « vivant », il est donc contraignant et c’est à l’architecte d’intégrer à la construction de l’immeuble, la meilleure utilisation possible du process qui doit profiter au maximum de la lumière. On sait que d’ici 2020, les bâtiments construits devront être capable de fournir plus d’énergie positive qu’ils n’en consomment. Tout un chantier du neuf s’offre donc à eux. Pierre Tauzinat prévient « on se garde bien de faire un sarcophage. Grâce à ce système le BBC se transforme. On joue du déséquilibre thermique : sur le sparois nord du double vitrage et au soleil les algues ». La start up a construit en Allemagne , travaille aux Maldives qui « doivent à la fois produire leur électricité, gérer leurs déchets et protéger leur eau » en Uruguay , « pays qui veut se donner l’image de la Suisse d’Amérique du Sud ». Innessys explore le marché chinois d’autant plus intéressant « qu’il n’y a pas à s’y battre contre Vivendi » , le pays a peu d’infrastructure de réseaux. En France les choses sont plus compliquées . D’abord l’eau n’y a pas vraiment de prix, « on l’y gaspille ». Et il faut passer par les règles strictes de la DASS qui est réticente à l’usage des eaux grises. Pour l’instant donc ce sont essentiellement des immeubles de bureau ou des groupes scolaires qui pourraient être intéressés. Pierre Tauzinat espère avoir raison de ces verrous : membre de l’institut de l’Economie circulaire , il va défendre avec conviction ce process novateur qui n’a plus rien d’un projet. Dominique Martin Ferrari