Dans le prologue de ce nouveau livre majeur, aussi dense, riche et onctueux qu'un mille-feuille, Nassim Taleb définit le concept d' « antifragilité » en ces termes : « Certains objets tirent profit des chocs ; ils prospèrent et se développent quand ils sont exposés à l'instabilité, au hasard, au désordre et à la contrainte, et ils aiment l'aventure, le risque et l'incertitude. Toujours est-il que, malgré l'ubiquité du phénomène, il n'existe pas de mot pour désigner l’exact opposé de fragile. Appelons-le antifragile. L’antifragilité dépasse la résistance et la solidité. Ce qui est résistant supporte les chocs et reste pareil ; ce qui est antifragile s’améliore »
Dans Le Cygne Noir, Nassim Taleb nous avait montré que des événements éminemment imprévisibles et improbables sont partout sous-jacents et peuvent à tout moment bouleverser le monde où nous vivons, sans que personne ne puisse les prévoir, a fortiori sur la base des événements passés. Dans Antifragile, il affronte l’incertitude à contre-courant, au point de la rendre souhaitable, et même nécessaire, et nous incite à envisager l’avenir d’une manière antifragile.
Tout en démontant, à sa manière iconoclaste, les préjugés contemporains et les impostures des modèles universitaires, Taleb analyse quantité de phénomènes pervers qui déforment notre vision de la réalité, préconise une méthode heuristique, inspirée de la sagesse classique des grandes civilisations méditerranéennes antiques et de l’empirisme sceptique.
Érudit et spirituel, le message de Taleb est à la fois révolutionnaire et universel. L’antifragilité nous immunise contre les erreurs de prédiction, nous protège et nous indique la voie à suivre, ou plutôt celle à ne pas suivre, dans un monde de Cygnes Noirs.
